Histoire

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Paru le:  21-01-2022

Editeur:  Les éditions Ovadia

Isbn:  978-2-36392-277-9

Ean:  9782363922779

Prix:  22 €

Caractéristiques: 
316 pages

Genre:  Histoire

Thème:  Histoire

Thèmes associés: 

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D’un jour à l’autre

1914-1918

« A des mélanges
A la moelle en même temps qu’au mensonge,
A un jeune bambou en même temps qu’au tigre qui écrase le jeune bambou.
Semblable à moi enfin
Et plus encore à ce qui n’est pas moi. »

MarieNoel_SCHURMANS-NB

Marie-Noëlle Schurmans est sociologue et professeure honoraire à l’Université de Genève. Née à Bruxelles, elle quitte la Belgique pour s’installer à Genève et en Haute-Savoie.

Ce livre alterne un journal de tranchées, rédigé par Gustave, lieutenant dans un régiment de cavalerie, et un récit fictionnel, celui de sa femme, Eléonore. Le ton de l’un est d’époque, teinté de formalisme, et se défend de l’émotion. Le ton de l’autre est intemporel, et il s’appuie sur le sensible. Mais les voix de Gustave et d’Eléonore sont loin d’être juxtaposées : elles s’appuient l’une sur l’autre, pour se déployer dans le croisement des perspectives et l’accentuation d’un éloignement.
Marié depuis peu et bientôt père, l’engagement idéalisé dans la guerre de Gustave se transforme : les tranchées, la boue, la peur vont constituer progressivement un espace immobile où se dilue jusqu’au souvenir des siens.
Vivant à l’ombre de son époux, Eléonore s’éloigne pas à pas des frontières d’un monde étroit, au sens géographique – elle quitte la Belgique pour l’Angleterre (Essex), puis la France (Somme) – autant que symbolique – elle construit un regard et une voix que nourrit l’expérience de l’exil, l’amour, la maternité. La parole d’Eléonore, pourtant, est aussi celle de la folie, qui la menace tout autant qu’elle la sauve.

- Il disait – tu te souviens ? – qu’il aurait voulu vivre sur une colline absente, avec des chiens et des chevaux. Et des enfants. Puis des canons aux quatre coins…
- Je me souviens. Je la lavais. Voyant, pour la première fois, son corps. Dans cette chambre sombre, la peau d’Eléonore parlait d’une lumière bleutée. Sa peau si fine, et si fragile. L’étendue, sur le lit, de ce corps immobile. Je passais sur son corps une serviette savonneuse, une cuvette d’eau claire posée sur la tablette.

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