A paraître

0549LEO-ND-AVDH-1DC

Paru le:  30-04-2022

Editeur:  Les éditions Ovadia

Isbn:  978-2-36392-454-4

Ean:  9782363924544

Prix:  16 €

Caractéristiques: 
164 pages

Genre:  Essai

Thème:  Philosophie

Thèmes associés: 

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Au village des Hobbits

Le problème de la philosophie est d’acquérir une consistance, sans perdre l’infini dans lequel la pensée le plonge (le chaos à cet égard a une existence mentale autant que physique…

Est philosophe de formation, et Docteur en Sciences de l’éducation. Il a créé et dirige la collection Etudes simondoniennes aux Editions Dittmar depuis 2013. Il est l’auteur de deux ouvrages, dont Une autre subjectivité. Etude sur la philosophie de Gilbert Simondon et Phénoménologie et individuation: la vie du corps, et a publié plusieurs articles sur la pensée de Simondon..

Le monde est devenu ce petit village où chacun communique avec chacun, où l’on ne peut pas ne pas communiquer, et où l’individu ne devient effectivement un sujet que relativement àd’autres individus ; en ce sens, l’empirisme a eu raison de dire que tout ce qui existe, tout êtreest ou bien percevant ou bien perçu, l’action dérivant dans la théorie pragmatiste de cesdonnées immédiates de la conscience.

Ce petit village, nous avons eu l’idée de l’appeler le village des Hobbits, en référence au récitépique de Tolkien, qui permet d’illustrer le sens de notre propos : l’innocence ou la candeur quise lit dans l’indétermination foncière du tempérament du Hobbit renvoie bien à cette idée anaximandréenne de nature comme apeiron (Indéfinie, indéterminée, infinie) ; ce qui particularise cette innocence sur fond d’infinité n’est plus la négativité, mais l’inversion du négatif en positif, l’Autre qui vient me limiter par sa présence et son langage, sa vision du monde (forme symbolique).

« Deus sive Natura », « Dieu ou la Nature », rien ne saurait mieux caractériser le type de croyance qui anime la communauté des Hobbits, sous l’espèce d’un panthéisme animiste qui pose l’existence d’une « âme du monde », par quoi toute chose est animée, du minéral au végétal, à l’image des arbres Ents, en passant par l’humain et l’animal, et le surnaturel que figurent les Elfes, mi-hommes, mi-Dieux. Mais cette croyance présuppose à son tour l’existence positive d’un principe – archè – qui est présent dès l’origine de notre philosophie occidentale, sous l’espèce de l’apeiron des Physiologues ioniens, et en particulier d’Anaximandre ; Simondon s’y réfère, en « doxographe » contemporain, pour signifier l’existence « de toutes les espèces d’être antérieures à l’individuation » par où il faut comprendre le concept de Nature. Et rien n’illustre mieux le destin de l’Anneau que la sentence d’Anaximandre selon laquelle « ce d’où il y a génération des entités, en cela aussi se produit leur destruction, selon la nécessité » : l’Anneau a été forgé par Sauron dans le feu des montagnes du Destin, et il ne peut être détruit que dans ce même lieu.

A paraîtreBenoît Heilbrunn