CollectionsChemins de penséeLe premier homme ou Le chant profond d'Albert Camus
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Paru le:  20-05-2023

Editeur:  Les éditions Ovadia

Isbn:  978-2-363925-04-6

Ean:  9782363925046

Prix:  22 €

Caractéristiques: 
240 pages

Genre:  Littérature

Thème:  Romansdegenre

Thèmes associés: 

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La Tristesse est un esprit de feu

Ô dieux, dieux! Comme la terre est triste, le soir!

Gaspard-Rivron-NB

Après un passage en khâgne au lycée Sainte-Marie Lyon, où il étudie la littérature et la philosophie, Manfred Resveur écrit, début mai 2020, ce livre qu’il prend, près de trois ans plus tard, le parti de publier. Pour suivre les enseignements des écrivains et penseurs qui l’inspirent, il a entre-temps décidé de faire travailler son corps et est aujourd’hui jardinier.

Écrit en deux semaines d’après un journal tenu de dix-sept à vingt-trois ans, ce texte n’est pas à proprement parler un roman. Il présente une narration suivie et des personnages, mais cette mise en scène est avant tout un prétexte pour introduire dialogues philosophiques et saynètes existentielles. L’histoire comme les personnages, par bien des aspects ne sembleront pas vraisemblables : ils ne sont pas non plus censés l’être. Ce qui arrive à Frédéric, le fol-en-Christ, finit pareillement par arriver à Charles, l’anarchiste, et à Mortimer, l’éternel idiot. Ces personnages-types vivent jusqu’au bout, chacun selon le caractère qu’il représente, des aventures similaires : chaque posture peut ainsi être étudiée à fond, le même thème (les premières amours, souvent mièvres et parfois tragiques) offrant mainte variation. De même que Kierkegaard s’évertuait à épuiser l’inépuisable matière de la passion amoureuse et religieuse, au travers de pseudonymes explorant une unique question sous des angles toujours différents ; de même l’auteur de ce livre a pu, par l’intermédiaire de ses personnages, donner sa propre interprétation de la vérité, sans cesse recherchée et poussivement vécue.

Ah ! le soir, oui : des pensées de fin du monde envahissent le cœur des déshérités. De fin ? non, c’est le contraire : de perpétuation du monde et du temps même, Seigneur, dont l’abolition serait si douce à leurs poitrines lasses, puisqu’il faut supporter l’écoulement sempiternel des heures, des minutes, des secondes à l’horloge et, à chaque nouveau déclic des aiguilles qui tournent en rond, faire avec… la solitude ? Non plus, pas exactement, plutôt une incomplétude qui fait la solitude amère, on souhaiterait un jumeau. Frédéric rêvait, dans le salon de la maison de ses parents, rêvait d’un autre, d’un être en lequel il pût se fondre, de façon que chacun puise en son double irréductible la substance qui ne lui manquera plus, rêvait d’un monde où deux ne fissent qu’un sans pour autant se diluer, deux consciences trop riches de trésors singuliers pour qu’elles viennent à bout de se les faire découvrir.