CollectionsJ'ai envie de vous direC’est nous les africains
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Paru le:  30-11-2023

Editeur:  Les éditions Ovadia

Isbn:  978-2-36392-553-4

Ean:  9782363925534

Prix:  16 €

Caractéristiques: 
196 pages

Genre:  Littérature générale

Thème:  Romansdegenre

Thèmes associés: 

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Le haras

Si vous l’acceptez, je l’endors. Vous verrez, cela ne durera que quelques secondes, elle ne s’en apercevra même pas. Je sais que c’est dur, mais croyez bien que dans son état c’est le mieux

JP-Croizé

Jean-Paul Croizé a mené toute sa carrière de journaliste au Figaro en tant que chroniqueur scientifique. Après avoir publié plusieurs ouvrages à caractère politique ou technique, sa passion pour la psychologie et l’étude des sentiments humains l’a amené à écrire plusieurs romans dans lesquels il analyse ceux-ci. Il livre aujourd’hui son dixième ouvrage dans ce but aux Editions Ovadia.

Il avait à peine sept ans, et rêvait devant ces chevaux dont la puissance le dépassait. Il admirait ces cavaliers capables de dompter des animaux aussi impressionnants. Et, sans s’en rendre compte, il était déjà amoureux, comme un gamin, de cette belle écuyère, la fille du maître des lieux, qui lui adressait de si gentils sourires. Elle avait quinze ans de plus que lui, il ne pouvait pas imaginer qu’elle lui ouvrirait plus tard les portes de ce haras, qui deviendrait peu à peu le cœur de sa vie. Il y trouverait le plus beau métier du monde. Et aussi un amour passionné, qu’il lui faudrait préserver en luttant contre une différence d’âge de plus en plus difficile à assumer au fil du temps.

Cela faisait deux jours qu’elle attendait au fond du pré. Malgré la bâche qui la recouvrait, l’odeur devenait difficilement supportable. L’envie m’en avait pris, mais je n’avais pas osé la soulever pour aller la regarder une dernière fois.
Cela m’avait suffi de l’avoir vue desséchée, maigre, si maigre, prostrée, ne tenant pratiquement plus debout, jusqu’à ce qu’elle se laisse tomber dans l’herbe, à bout de force. Nous nous en étions aperçus presque tout de suite.
J’avais couru la voir. J’avais vu la peur dans son regard. La détresse aussi. Elle ne parvenait pas à se relever. Elle n’en avait plus le courage.