CollectionsChemins de penséeLe premier homme ou Le chant profond d'Albert Camus
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Paru le:  21-06-2021

Editeur:  Les éditions Ovadia

Isbn:  978-2-36392-446-9

Ean:  9782363924469

Prix:  20 €

Caractéristiques: 
232 pages

Genre:  Littérature

Thème:  Romansdegenre

Thèmes associés: 

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Mâle Noir

Si je me sentais du goût pour la besogne que j’entreprends aujourd’hui, le courage me manquerait probablement de la poursuivre, parce que je n’y croirais pas...

Photo-Elgas-NB

Elgas est journaliste, écrivain et docteur en sociologie. Il est né à Saint-Louis, a grandi à Ziguinchor au Sénégal, et vit depuis une quinzaine d’années en France. Il a publié un carnet de voyage, Un Dieu et des mœurs (Présence Africaine, 2015). Mâle Noir est son premier roman.

« Aussi loin que je me souvienne, on ne m’a jamais appris à aimer. Je dois dire que les choses n’ont pas beaucoup évolué. » C’est sur cette sentence que s’ouvre le journal anonyme qu’est Mâle Noir. Au fil des pages et des pérégrinations de cet homme d’une trentaine d’années, on découvre son parcours affectif chaotique, ses atermoiements et son incapacité à s’ouvrir aux autres. Différentes rencontres le font petit à petit sortir du confort feutré de sa solitude, mais au moment où il semble finalement s’ouvrir, et où l’affection et l’amour font enfin partie des émotions qui
l’animent, tout lui échappe. On suit ce narrateur dans ses réflexions sur les sujets de société qui le traversent et le dépassent, le racisme, le mouvement décolonial, l’immigration. 

A pas rapides, dans le crissement des feuilles chues, j’avançai sous la bise qui fendait l’air. J’ajustai ma veste, pelotonné jusqu’à la courbure. Le faible éclairage municipal semblait sous le coup de la tempête hivernale qui avait traversé la nuit. Une buée épaisse, griffée par la chute de la neige, naissait sous les lampadaires qui éclairaient la rue encore timidement endormie. Seuls quelques téméraires, emmitouflés, le dos légèrement voûté, se déployaient comme des ombres accablées, hâtant le pas. Le vent glacial déposait sa poussière, et ses flocons blancs sur leurs cols, leurs bonnets. Ils passaient, dispersés, anonymes, avant d’être happés par quelques maisons ou retraites. Clamart dormait.