CollectionsAu-delà des apparencesCe maudit objet du désir

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Paru le:  27-03-2017

Editeur:  Les éditions Ovadia

Isbn:  978-2-36392-213-7

Ean:  9782363922137

Prix:  22 €

Caractéristiques: 
336 pages

Genre:  Essai littéraire

Thème:  Essais

Thèmes associés: 

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Écriture, brisure et liberté

Nous nous déplaçons sur la ligne brisée entre la parole perdue et la parole promise.

Valerie-catelain

VALERIE CATELAIN est professeur de Lettres et de philosophie à l’Université et en classes préparatoires aux Grandes Ecoles. Docteur habilité à diriger des recherches en langue et littérature française, agrégée de Lettres modernes, elle est une spécialiste reconnue de l’œuvre de Julien Green, à propos de laquelle elle a publié de nombreux articles et a organisé des colloques internationaux. Ses parutions portent notamment sur la poétique des récits d’Edmond Jabès, de Michel Mohrt, de Romain Gary, de James Joyce, d’ Anton Tchékhov et de Georges Thinès, membre de l’Académie Royale de Belgique et ami de Julien Green. Elle s’intéresse principalement à l’anthropologie du fait religieux, aux rapports entre littérature, spiritualité, psychanalyse et quête initiatique.

La poétique greenienne est l’expression d’une résistance intérieure exceptionnelle dont il importe d’apprécier à  la fois la teneur et la portée. En effet, l’écriture met en scène le scenario initiatique constitutif du voyage symbolique du personnage en quête de vérité intérieure. De fait, les récits greeniens sont initiatiques parce qu’ils présentent une analogie de structure et de symboles avec les pratiques initiatiques. Véritables drames spirituels, ils témoignent surtout de la réalité de vision qui assure l’intimité d’une conscience éprise d’Absolu et capable de liberté.
Quel sens attribuer alors à cette exigence d’Absolu ?
L’infléchissement de l’interrogation critique, non uniquement épistémologique, mais issu d’une éthique essentialiste, laisse entendre la mystérieuse proximité de la transcendance. Ouverte dorénavant sur un innommable – l’invisible, le Sacré, Dieu – la connaissance du sujet débouche sur la magnificence du monde suggérant l’idée de l’infini que tout homme porte en lui…

L’identité de la littérature ne cesse d’être en formation, revenant sans cesse sur ce qui la fonde. Cette pensée de l’espace à remplir est fondamentale car elle est liée à la volonté constante de revenir au point de départ, ce qui caractérise en particulier les temps modernes. En ce sens, les textes majeurs de Julien Green envoûtent parce qu’ils proposent un éclairage irremplaçable sur le sens de l’existence, tant le mystère qu’ils composent mérite d’être exploré. Le récit greenien s’apparente fréquemment à une quête quasi mystique. Celle-ci fait se déployer un paysage intellectuel, sensible à la richesse foisonnante du réel, posant de la sorte la question des repères. L’écriture poétique, plus spécifiquement, s’apparente à la saisie d’une parole de l’expérience intérieure continue. Elle fait d’emblée ressortir l’étrange faculté de revivre dans l’histoire le glissement du temps, faisant osciller l’émergence du mythe.