CollectionsEtre soi au monde
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Paru le:  30-06-2016

Editeur:  Les éditions Ovadia

Isbn:  978-2-36392-138-3

Ean:  9782363921383

Prix:  22 €

Caractéristiques: 
284 pages

Genre:  Essai

Thème:  Philosophie

Thèmes associés: 

Bossuet, à l'ombre des Lumières

Son idée centrale, venue de Tertullien, est que rien ne doit « bouger » et surtout pas les choses religieuses dont les dogmes doivent demeurer sans changement.

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Alexis Philonenko, d’origine russe, a été Professeur aux universités de Caen, Genève et Rouen. Il est reconnu pour ses contributions à l’étude de la pensée allemande : Kant, Fichte, Hegel, Feuerbach, et de la pensée slave : Chestov. Dans ses nombreux ouvrages figurent des études de philosophie grecque. On lui doit aussi une Histoire de la boxe qui fait autorité, et Mohammed Ali, un destin américain.

Bien qu’il ait atteint un niveau élevé dans la hiérarchie ecclésiastique, Bossuet n’a pas laissé un souvenir éclatant dans l’horizon des sciences , des lettres et de la philosophie – c’est à bien des égards une réputation d’orateur – aujourd’hui irrémédiablement perdue qui a fait sa fortune. Autrement rien ne le recommandait vraiment pour occuper une place dans le panthéon culturel français. II savait fort bien le grec et le latin, mais c’était le moins de ce que l’on peut attendre d’un évêque au temps de Louis XIV. Bossuet fut cependant assez honnête en ces choses et comme certains s’appliquent au billard, il s’attacha à composer de petits poèmes en grec ou en latin. II a su se faire des amis, même à l’Académie Française où il fut glorieusement élu. C’est dans mon travail sur Leibniz que je l’ai rencontré – je connaissais déjà au Lycée l’essentiel de son œuvre –comme on connait par hasard la philosophie de Crusius, lui aussi un philosophe médiocre et seulement propre à donner le « la » au concert des sciences. Ces connaissances étaient le fruit du plus grand des hasards – j’avais tout simplement fouillé les armoires de famille et c’étaient de « beaux livres », bien reliés. Je passais et n’étais même pas conscient de les compter dans mon « héritage » - et puis tout s’enchaîna et je découvris en Bossuet un heureux miroir de son époque. Je n’assurerai pas aujourd’hui qu’il compte parmi les grands mémorialistes de son époque, mais lorsqu’on ouvre sa correspondance, il devient plus clair, un peu plus riche et digne d’un essai de recherche – c’est un commentateur avisé du phénomène de la guerre auquel son état de prêtre ne permis pas de publier ses idées à ce sujet. Son idée centrale, venue de Tertullien , est que rien ne doit « bouger » et surtout pas les choses religieuses dont les dogmes doivent demeurer sans changement. Que serait donc une Eglise changeant sans cesse de principes ? la stabilité des grandes croyances garantira la permanence de la constitution de l’Etat, la genèse du droit, les corporations – en somme le corps social considéré comme un tout. La maison de nos pères sera toujours assez accueillante pour ceux qui n’aiment pas qu’on dédaigne le passé. Voilà le sens des célèbres panégyriques de Bossuet. Mais cette idée centrale n’est pas seulement une ouverture, c’est aussi une barrière contre les nouveautés et même et surtout dans le couloir de la mode -vivante injure au domaine de la foi.

 

Jacques Bossuet était un homme d’Église qui fut à la fois conseiller de Louis XV, homme d’église, prédicateur et écrivain, il appartenait à ses penseurs qui s’opposaient à la philosophie des Lumières du XVIIème siècle qui défendaient l’ « Etat souverain » au coté de l’Église et l’idée que l’âme et le corps sont des entités séparées (philosophie de Descartes).