CollectionsLa Petite CollectionLes doigts de pied en éventail...

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Paru le:  31-10-2016

Editeur:  Les éditions Ovadia

Isbn:  978-2-36392-210-6

Ean:  9782363922106

Prix:  20 €

Caractéristiques: 
256 pages

Genre:  Essai

Thème:  Philosophie

Thèmes associés: 

Exister dans la nuit

Philosophie et précarité

Pourtant quoi de plus indispensable que la belle humeur ? Rien ne réussit lorsque fait défaut l’exubérance — Friedrich Nietzsche.

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Eric Prunier, né en 1971, a exercé la profession de chargé de projet en éducation pour la santé avant celle de conseiller principal d’éducation. Il se destine aujourd’hui à l’enseignement de la philosophie. Cet itinéraire professionnel peu convenu lui fournit le motif de nombreuses méditations sur quelques-uns des grands enjeux contemporains, la violence et l’école, la santé, le travail sur autrui.

L’intelligence moderne veut partout imposer sa lumière. Dans le monde comme sur l’intériorité, sa lumière se diffracte de multiples manières. Mais donnant accès aux objets, elle offusque aussi les choses. La première manifestation de cette volonté de maîtrise est la disparition de la nuit, la nuit cosmique, comme la nuit intérieure. La volonté de sécurité et la quête effrénée de divertissement trahissent la précarité d’un tel rapport aux choses. La philosophie ne peut demeurer indemne de cette volonté de lumière. La nuit de la philosophie signifie la fin de la sagesse et l’avènement de pensées nouvelles, dans le sillage de la phénoménologie, qui sont comme autant de théories de l’existence. Selon le fil directeur d’une explication avec la pauvreté et la nuit chrétienne, dans ses diverses confrontations avec la philosophie moderne et contemporaine, de Nietzsche à Heidegger, de Henri Maldiney à Jean-Louis Chrétien, le besoin d’une précarité essentielle se dévoile peu à peu comme le motif central d’une nouvelle intelligence philosophique, foyer de réponses nocturnes à la précarité.

L’exubérance, la belle humeur, c’est la philosophie qui veut la réévaluation de toutes les valeurs de la civilisation occidentale. Nietzsche pense par-delà le bien et le mal, et se veut l’antidote à la maladie qu’il appelle la Grande Fatigue de l’Occident. Jean-Louis Chrétien soulève une objection : « Que de fatigue, dit-il, quelle grande fatigue dans le projet de dire non à la fatigue ! ». « L’affaire ténébreuse et extrêmement exigeante » qu’évoque Nietzsche c’est d’exister dans ce monde, qui est notre seul monde, sans y projeter nos catégories morales. Ce monde n’est ni bon ni mauvais, c’est un champ de forces. Loin de simplement éprouver l’intelligence philosophique, la marche à travers le chaos lui révèlerait cette vérité fondamentale. S’il est malaisé de conserver cette belle humeur, c’est pourtant d’elle que dépend peut-être l’accomplissement de la tâche philosophique.