Paru le: 20-07-2024
Editeur: Les éditions Ovadia
Isbn: 978-2-36392-605-0
Ean: 9782363926050
Prix: 20 €
Caractéristiques:
220 pages
Genre: Politique
Thème: Essais
Thèmes associés:
Les pathologies du pouvoir
Pensées d’un convalescent
J’avais, d’un côté, les leçons publiques sur la pathologie du pouvoir d’un vrai maître en la matière et, de l’autre, les commentaires privés de ces spectateurs dont le rire était le seul recours véritable.
Theodor Paleologu, normalien et docteur en philosophie politique, a été fellow aux universités de Harvard et Notre Dame, professeur au Bard College Berlin, ministre de la Culture, ambassadeur, député et candidat à la présidence de la Roumanie. Il enseigne et dirige la Fondation Paleologu.
On parle souvent de la folie des grandeurs et de la griserie du pouvoir, comme si ce phénomène était réservé à ceux-là seuls qui détiennent un grand pouvoir sur les autres. En réalité, c’est la chose du monde la mieux partagée : il y a aussi des pathologies du petit pouvoir, voire de l’impuissance et du ressentiment. Les tyrans eux-mêmes ne sont que des gens ordinaires dont les pires côtés ont été révélés par les mécanismes du pouvoir.
Avec le retour à la guerre et la recrudescence des tyrannies, nous vivons des moments où les pathologies du pouvoir sont entrées en éruption. Même dans nos démocraties occidentales, la perte du sens de la réalité chez certains dirigeants et les vents de la colère populaire risquent de provoquer des dégâts irréparables, car au bout de la démagogie il y a la tyrannie et au terme du populisme se trouve l’autoritarisme.
Le 15 juillet 1973, lorsque je naquis à 10 heures d’une matinée torride, la carte du ciel politique présentait la configuration suivante : à l’extrême Est l’astre impitoyable du président Mao avait atteint, après moult massacres, le point culminant de sa trajectoire génocidaire et il jouissait à 80 ans d’un prestige immense dans le monde entier, puisqu’il tenait tête à la Russie soviétique, avait des émules partout, y compris parmi les intellectuels occidentaux les plus sophistiqués, et avait obtenu cette forme suprême de sérénité de l’esprit de ne plus avoir d’ennemis, les ayant tous éliminés...